Psychosomatique en dermatologie (Psychodermatologie)

13 février 2012, par CONSOLI S.G.

1 - QUELQUES DÉFINITIONS

En dermatologie, comme en médecine en général, on définit classiquement par « psychosomatique » tout trouble somatique s’accompagnant d’altérations anatomocliniques ou biologiques objectivables, qui comporte dans son déterminisme, à côté des facteurs biologiques, des facteurs psychologiques (événements vécus, facteurs de stress, caractéristiques de la personnalité ou de l’environnement social de l’individu) intervenant par une contribution essentielle à la genèse de la maladie. Cependant, le concept de « psychodermatologie » venu plutôt des pays anglo-saxons tend à remplacer le concept de « psychosomatique » dans les différents travaux réalisés dans ce domaine de la dermatologie. La « psychodermatologie » prend en effet en compte non seulement les maladies cutanées dites « psychosomatiques » mais aussi :

— les manifestations psychiatriques de certaines affections organiques (par exemple, un lupus aigu disséminé) ;

— les manifestations somatiques purement fonctionnelles (comme le prurit psychogène) ;

— les conséquences somatiques des troubles des conduites instinctuelles ou du comportement (comme les pathomimies) ;

— les manifestations à expression somatique de troubles de la pensée ou de l’identité (comme les délires d’infestation parasitaire ou les dysmorphophobies) ;

— les manifestations somatiques de la dépression ou de l’angoisse ;

— le retentissement social et psycho-affectif des affections somatiques (par exemple, le psoriasis ou la sclérodermie généralisée) ;

— une réflexion approfondie sur la relation médecin-malade (en particulier dans le domaine de l’observance).

De toutes les façons, la prise en compte de l’aspect psychologique des maladies cutanées, qu’elle soit appelée approche psychosomatique ou psychodermatologie concerne un individu caractérisé par une histoire singulière, un sujet malade considéré dans son contexte affectif et social, et n’est pas réservée à certains malades ou à certaines maladies. Elle constitue un mode d’approche possible de toute affection somatique (en dermatologie par exemple, du psoriasis au pemphigus en passant par l’acné et le mélanome), mais suppose le renvoi à différents corpus théoriques et le respect fondamental du fait biologique.

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