Rosacée

29 mars 2013, par WEBER I.

1 - DÉFINITION ET CLINIQUE

La rosacée est une dermatose faciale inflammatoire chronique caractérisée des poussées et des périodes de rémissions. L’étiologie exacte n’est pas connue, mais une origine multifactorielle est supposée.

L’épidémiologie de la rosacée a fait l’objet de peu d’études. Sa prévalence est incertaine, et peut aller de 0,09 à 10% en fonction de la population étudiée.

La rosacée touche surtout les sujets de 30-50 ans, mais des cas avant l’âge de 20 ans sont décrits.

Il existe une nette prédominance féminine, avec une atteinte préférentielle des joues et du menton ; les lésions seraient plus sévères chez l’homme, avec une atteinte préférentielle du nez. La rosacée touche tous les types de peau, mais est beaucoup plus fréquente chez les sujets à peau claire. Des antécédents familiaux sont retrouvés dans près de 30-40% des cas.

Les lésions peuvent être affichantes et responsables d’un retentissement significatif sur la qualité de vie. Le préjugé d’alcoolisme associé à la rosacée, ainsi que la stigmatisation du rhinophyma sont à l’origine d’une souffrance psychique des patients.

La rosacée est une maladie centro- faciale et touche principalement les zones convexes du visage (menton, nez, joues) de manière symétrique. Les zones péri-orificielles (péri- oculaires et péri- buccales) sont épargnées. Habituellement les lésions sont symétriques mais une prédominance unilatérale peut exister.

Un examen complet du patient ayant une atteinte faciale est indispensable. En effet des atteintes extra- faciales existent, mais leur prévalence exacte est inconnue. La zone glabre du cuir chevelu chez l’homme, le cou, la région pré-sternale et épigastrique peuvent être atteints ; l’atteinte des membres et des paumes est exceptionnelle. Cliniquement et histologiquement ces lésions ne diffèrent pas des lésions faciales.

Les lésions cutanées caractérisant la rosacée sont très polymorphes et peuvent être isolées ou associées entre elles. Les lésions comportent l’érythème paroxystique, avec des bouffées vasomotrices, l’érythème persistant, les papulo- pustules (sans comédons), les télangiectasies, les lésions hypertrophiques ... A ces lésions cutanées peuvent s’associer des manifestations oculaires, ainsi que divers symptômes. Afin de faciliter la prise en charge et l’étude de la rosacée, des classifications standardisées ont été mises au point par la National Rosacea Society (NRS) depuis 2002.

1.1 - PHYSIOPATHOLOGIE

La physiopathologie de la rosacée est complexe et imparfaitement connue. Elle ferait intervenir des facteurs vasculaires, inflammatoires et immunologiques.

Il existerait une anomalie de l’écoulement de la veine faciale, avec une homéothermie faciale moins efficace. D’autres arguments en faveur de cette hypothèse vasculaire sont les bouffées vasomotrices paroxystiques (notamment favorisées par les changements brutaux de température), les lésions élémentaires vasculaires (télangiectasies et érythème) et les lésions vasculaires histologiques.

Les UV interviendraient en favorisant la libération de radicaux libres responsables des lésions vasculaires.

Chez les patients atteints de rosacée, Demodex folliculorum, un parasite saprophyte, intervient dans les phénomènes inflammatoires. Les lésions seraient favorisées par une immunisation dirigée contre des protéines de Demodex ou des bactéries qu’il contient (Bacillus oleronius). La fréquence de portage de Demodex est plus élevée chez les patients atteints, que chez les patients indemnes et sa densité est plus élevée dans les zones cutanées atteintes que dans les zones de peau saines chez un même sujet.

Des altérations des processus d’immunité innée ont été évoquées, faisant intervenir des protéines (cathélicidines) épidermiques spécifiques dirigées contre de nombreux micro- organismes. Ces protéines sont clivées en peptides par des protéases (kallikréine 5) présentes en trop grande quantité dans l’épiderme. Ces peptides vont à leur tour engendrer une cascade inflammatoire faisant intervenir l’interleukine 8. L’activation des protéinases serait multifactorielle, et rien ne permet de savoir actuellement si cette anomalie de l’immunité innée est inaugurale ou n’est qu’un mécanisme de l’inflammation.

L’implication d’Helicobacter pylori dans la rosacée n’a pas pu être clairement démontrée. Une étude a mis en évidence l’amélioration des lésions de rosacée dans certains cas après traitement d’une pullulation microbienne digestive par Rifampicine. 

Actuellement les investigations digestives doivent se limiter aux patients présentant une symptomatologie digestive évocatrice d’ulcère gastro- duodénal.

1.2 - ÉVOLUTION ET COMPLICATION

La maladie évolue par poussées et peut régresser spontanément après plusieurs années d’évolution. Le plus souvent elle évolue vers une aggravation progressive.

Les complications les plus sévères se retrouvent dans les formes oculaires qui peuvent précéder ou succéder à une forme cutanée : syndrome sec, conjonctivites, blépharites, ulcères scléro- cornéens et kératites pouvant entrainer une cécité.

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