Sommaire
Les arthropodes sont des invertébrés avec un corps constitué de métamères et recouvert d’une cuticule. Suivant le type d’appendices buccaux, on distingue les chélicérates qui regroupent les arachnides (araignées et scorpions, les acariens avec les tiques et les aoûtats) et les mandibulates ou antennates comprenant les insectes, ailés ou non et les mille-pattes. On différencie généralement la morsure qui implique l’intervention des pièces buccales pour l’inoculation du venin et la piqûre qui requiert un appareil spécifique, le plus souvent en position postérieure.
1 - GÉNÉRALITÉS
Les arthropodes peuvent transmettre des substances cytotoxiques ou allergéniques, entraîner une infection locale ou loco-régionale par leur piqûre ou leur morsure, mais surtout, pour certains, être des vecteurs actifs ou passifs d’agents pathogènes.
1.1 - MESURES PRÉVENTIVES
Des mesures préventives simples permettent d’éviter certaines piqûres :
– ne pas marcher pieds nus dans l’herbe ;
– éviter de manipuler à l’extérieur des fleurs et des aliments ;
– porter des vêtements couvrants.
Cependant, en zone impaludée, de dengue, de chikungunya, de virus Zika (Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire BEH 31/05/2016 la protection doit être renforcée par l’emploi combiné de répulsifs sur la peau, d’insecticides rémanents sur les vêtements et moustiquaire, et de tortillons fumigènes :
– la nuit, utiliser des moustiquaires imprégnées d’insecticides rémanents (deltaméthrine, perméthrine, cyperméthrine), essentielles aussi pour protéger les berceaux d’enfants (privilégier la perméthrine), des diffuseurs d’insecticides (attention aux coupures d’électricité), et des tortillons fumigènes (en extérieur) ;
– la climatisation réduit l’agressivité des moustiques mais ne les empêche pas de piquer ;
– les répulsifs (ou insectifuges ou repellents), appliqués de façon répétée sur la peau (uniquement les parties découvertes, en insistant sur les pieds et les chevilles, en évitant les muqueuses et les plaies), repoussent les arthropodes. Leur choix dépendra de la molécule active, de sa concentration, de sa durée d’action et de l’âge du sujet. Il faut adapter le produit utilisé en fonction du lieu géographique : ainsi, en métropole, pour rester quelques heures dans son jardin, les concentrations seront inférieures à celles utilisées pour un trekking en zone impaludée. La durée de protection varie suivant la nature et la concentration de la molécule active (4 heures en moyenne) et les conditions d’utilisation (température et humidité ambiantes, sudation, …). En cas d’utilisation de crème solaire, l’application de répulsif se met après celle-ci dans un délai d’au moins 20 mn.
Les répulsifs, comme les insecticides, sont soumis à la réglementation européenne des « biocides ». Ils ne sont pas actuellement recommandés par l’HAS pour les enfants de moins de 24 mois. (BEH31/05/2016)
Les plus efficaces sont :
- le diéthyltoluamide (DEET), efficace à la concentration de 50 p. 100 sur les moustiques tropicaux (l’Aedes est plus résistant),et à des concentrations inférieures pour la France métropolitaine. Il est utilisé à la concentration de 50 p. 100 chez l’adulte et l’enfant > 12 ans, chez la femme enceinte uniquement en cas de risque de maladie vectorielle, à des concentrations inférieures chez l’enfant de 24 mois à 12 ans. Il peut dégrader les plastiques, les vernis, les verres de montre et lunettes ;
- l’hydroxyléthyl-isobutil pipéridine carboxylate ( (KBR 3023 ou Icaridine), efficace à la concentration de 25 p. 100 sur les moustiques tropicaux.. Il est également utilisable chez l’enfant > 24 mois ;
- l’éthyl-butyl-acétyl-amino-propionate (IR 3535), aux concentrations de 25 à 35 p. 100 pour une durée de protection moyenne de 2 heures. Il est utilisable dès l’âge de 24 mois ;
- le p-menthane diol (PMDRBO), dérivé du menthol, est le plus efficace des produits naturels à une concentration de 25 p. 100 Il est utilisable chez l’enfant > 24 mois.
Les répulsifs sont peu efficaces vis-à-vis des phlébotomes et des punaises et inefficaces vis-à-vis des hyménoptères.
Les insecticides recommandés pour l’imprégnation des tissus sont des pyréthrinoides rémanents : deltaméthrine, cyperméthrine, ou perméthrine pour moustiquaires et tente, perméthrine pour l’imprégnation des vêtements. L’imprégnation des vêtements se fait par pulvérisation ou trempage, et résiste à plusieurs lavages. La perméthrine est efficace à une concentration de 150 mg/m2 contre les moustiques et de 300 mg/m2 contre les aoûtats et les tiques. Outre leur effet knock-down, les pyréthrinoides possèdent un effet insectifuge. Il existe actuellement des procédés de fabrication qui permettent une imprégnation de longue durée pour les moustiquaires (4 à 5 ans).
1.2 - TRAITEMENT CURATIF
Les piqûres ou les morsures peuvent entraîner une plaque urticarienne, une plaie infectée, des bulles ou une nécrose. Le traitement est celui d’une plaie classique : vaccination antitétanique à jour, désinfection avec un antiseptique (chlorhexidine, hexamidine, polyvidone iodée), ablation des tissus nécrotiques, perçage des bulles avec désinfection en gardant le toit de la bulle, ablation du dard éventuel. Ces plaies s’infectent très rapidement, surtout en zone tropicale, et les soins doivent être précoces pour éviter le risque d’hypodermite ou d’érisypèle nécessitant la mise sous antibiotiques ; les plus couramment employés sont la pristinamycine (3 g/j) ou l’amoxicilline (3 g/j). Lorsque l’animal est vecteur d’une maladie comme la rickettsiose ou la borréliose, des antibiotiques spécifiques sont prescrits (voir chapitres Borrélioses cutanées et Rickettsioses).
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