Sommaire
L’œdème aigu hémorragique du nourrisson (OAHN) est caractérisé par la survenue rapide de lésions purpuriques en cocardes, associées à des œdèmes initialement localisés aux extrémités chez l’enfant de moins de 2 ans. Cette affection reste le plus souvent bénigne, sans atteinte viscérale et le diagnostic est clinique, il n’existe pas de signes biologiques spécifiques et l’analyse histologique des lésions (qui est inutile dans la majorité des cas) est le plus souvent sans spécificité (il existe parfois une vascularite leucocytoclasique non spécifique). Sa place nosologique reste incertaine, faisant discuter, pour certains, une forme clinique du purpura rhumatoïde (cette proximité nosologique est attestée par des observations simultanées de purpura rhumatoïde et d’OAHN au sein de la même fratrie).
C’est donc l’apparition rapide, chez un nourrisson en bon état général, de lésions purpuriques, en cocardes ou en nappes pseudo -nécrotiques, associées à un œdème localisé en regard des lésions qui amènent au diagnostic, on retrouve parfois un épisode rhino-pharyngé dans les 8 à 10 jours précédents. Il existe une discordance nette entre le bon état général et l’aspect profus et spectaculaires des lésions. Au stade d’état le diagnostic différentiel le plus souvent évoqué est celui de purpura fulminans. La surveillance de ces enfants dans les premiers jours après le début de l’affection doit être rigoureuse mais les complications sont exceptionnelles et anecdotiques (invagination intestinale aigue ?).
L’évolution de l’œdème aigu hémorragique se fait spontanément vers la régression en une dizaine de jours. La prise en charge thérapeutique consiste en une surveillance attentive de l’état général de l’enfant. Une fièvre, l’extension des lésions purpuriques et surtout des signes d’altération de l’état général peuvent faire discuter le diagnostic de purpura fulminans. Au moindre doute, les examens complémentaires adaptés (en particulier la ponction lombaire) doivent être effectués pour éliminer ce diagnostic, l’enfant hospitalisé et une antibiothérapie par voie générale instituée en attendant les résultats de la ponction. Un autre diagnostic différentiel (sans gravité propre) est fréquemment évoqué : l’urticaire aigue hémorragique ou ecchymotique mais alors les lésions plutôt ecchymotiques cohabitent ou succèdent à d’authentiques lésions urticariennes prurigineuses et labiles, ces 2 particularités sémiologiques doivent éviter la confusion des 2 affections.
Aucun traitement n’est nécessaire en dehors d’antipyrétiques si il existe un décalage thermique. Les lésions cutanées, parfois très marquées, disparaissent sans aucune séquelle et ne nécessitent aucune prise en charge particulière.
L’étiologie virale de l’OAHN a été évoquée mais reste hypothétique.
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