Bébé collodion

13 février 2020, par MAZEREEUW-HAUTIER J.

1 - QU’EST-CE QU’UN BÉBÉ COLLODION ?

Il s’agit d’un aspect très rare de la peau que l’on peut observer à la naissance. Il s’agit d’un état transitoire, mais qui est très souvent le mode de début d’une maladie de peau appelée ichtyose.

2 - A QUOI RESSEMBLE UN BÉBÉ COLLODION ?

L’aspect est typique. Le nouveau né est enveloppé dans une membrane rigide, tendue et vernissée ressemblant à une pellicule de collodion séchée. Cette membrane est responsable d’une apparence caractéristique du visage avec une éversion des paupières gênant leur fermeture (on parle d’ectropion), une éversion des lèvres (on parle d’éclabion) et des oreilles recroquevillées. Les doigts sont repliés et comme sérrés dans des gants. Les mouvements du bébé sont limités. La membrane recouvre habituellement tout le corps mais il existe des formes limitées aux mains et aux pieds.

3 - QUEL EST LE PRONOSTIC ?

Il existe des complications à la naissance (Cf ci dessous). Puis la membrane va se fissurer et s’éliminer dans les semaines qui vont suivre la naissance. Il apparait alors en général une anomalie de la peau appelée ichtyose, dont il existe de nombreuses formes, de sévérité et de pronostic variable.

4 - QUELLES SONT LES COMPLICATIONS POSSIBLES ?

Le bébé collodion est à risque de complications pouvant être graves. Ces complications sont dues au fait que la barrière naturelle de la peau qui nous protège, à la fois contre le milieu extérieur, et à la fois empèche les pertes vers le milieu extérieur, ne fonctionne pas normalement. Il existe donc un risque de déshydratation, d’infections, de perturbation de la régulation de la température et de pertes énergétiques. De plus, certains bébés collodions sont prématurés et présentent donc les complications de la prématurité. Cependant, le pronostic s’est beaucoup amélioré avec les projets de la médecine et la mortalité est donc faible à ce jour dans les pays develloppés.

5 - QUELLE EST LA PRISE EN CHARGE ?

La prise en charge doit comprendre les points suivants :

— Hospitalisation en unité de soins intensifs de néonatologie

— Prise en charge par une équipe multidisciplinaire

— Mise de l’enfant dans un incubateur à fort taux d’humidité, avec surveillance de la température, poids, taille, et des fluides corporels. 

— Support nutritionnel

— Soins de la peau : bains si possible, crèmes hydratantes 3 à 8 fois par jour, attention à ne pas mettre de produits dangereux (comme par exemple de l’acide salicylique, de l’iode, de l’alcool), désinfectants en cas de plaies et crèmes antimycosiques si lésions de macération des pliures.

— Lutte contre les infections : surveillance, précautions standard d’hygiène, prélèvements réguliers à la recherche de bactéries, pas d’antibiotiques systématiques. 

— Yeux et oreilles : évaluations régulières, collyres, enlever les débris de peau dans les conduits auditifs. 

— Masser les doigts si sont très sérrés par la membrane. Prendre un avis auprès du chirurgie si trop serrés.

— Essayer de ne pas mettre trop de perfusions ou autres procédures invasives car risque d’infections.

— Douleur : évaluations régulières, antalgiques. 

— Soutien psychologique, encourager la relation mère-enfant.

× N.B. : Ce contenu est limité et destiné au grand public. Si vous êtes professionnel de santé, cliquez ici pour vous inscrire gratuitement, et accédez à un contenu dédié et plus approfondi.
Si vous êtes déjà inscrit, connectez-vous !

Suivez-nous

Newsletter

  Professionnels de santé

Les autres sites de la fondation