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Thérapeutique Dermatologique
Un manuel de référence en dermatologie

Charbon

20 juillet 2005, par BEGON É.

Sommaire

Le charbon ou anthrax (termes rappelant la couleur noire des lésions observées) est une maladie bactérienne due à Bacillus anthracis, bacille à Gram positif, dont la pathogénie est liée à la production d’une toxine. C’est une anthropozoonose restant très présente dans les pays en voie de développement, notamment l’Afrique et l’Asie, où la surveillance sanitaire du bétail est insuffisante. Elle est contrôlée dans les pays développés.

Le charbon est une affection hydrotellurique. La bactérie est capable de sporuler lorsque les conditions environnementales sont défavorables et reste présente de façon prolongée dans le sol. Le bétail se contamine par voie digestive en consommant des fourrages ou viandes des souillés de spores. L’homme s’infecte essentiellement par voie cutanée, à la faveur d’une excoriation, de la manipulation d’animaux contaminés, vivants ou morts. Certaines professions en contact avec le cheptel sont donc à risque : éleveurs, employés des abattoirs, etc. Les autres voies de transmission sont rares : digestive (ingestion de viande souillée), pulmonaire par inhalation de spores (utilisation en tant qu’arme bactériologique) [2].

Le charbon est une affection essentiellement cutanée localisée. Les formes viscérales, liées à la diffusion septicémique du germe ou aux modes de transmission digestive et pulmonaire, sont exceptionnelles. La forme la plus fréquente est la pustule maligne. Au site de l’inoculation apparaît, après une incubation silencieuse de 4 jours, une papule unique érythémateuse qui évolue en 24 heures vers une vésicule prurigineuse. Cette vésicule laisse place à une érosion qui noircit et prend l’aspect d’une escarre noirâtre, sèche, entourée d’un bourrelet inflammatoire et induré. Ce bourrelet se parsème de vésicules, laissant l’escarre progresser jusqu’à une taille de plusieurs centimètres de diamètre, entourée d’une inflammation intense. Une adénopathie périphérique est palpable. La lésion est indolore et ne s’accompagne ni de fièvre ni d’altération de l’état général. L’évolution favorable, souvent observée spontanément, est hâtée par le traitement. Dans 10 p. 100 des cas, une diffusion septicémique peut survenir.

Les formes multiples sont rares. L’inoculation en région orbitaire du charbon peut se compliquer d’un œdème extensif du visage, pouvant atteindre les voies respiratoires et entraîner la mort par asphyxie. L’œdème malin est l’association d’un charbon cutané et de lésions inflammatoires intenses œdémato-bulleuses dans un contexte de syndrome toxinique.

La forme pulmonaire, après inhalation de spores, est très sévère, résultant en un syndrome de détresse respiratoire aiguë de l’adulte rapidement fatal.

Le diagnostic est assurée par l’analyse bactériologique des prélèvements effectués au niveau des vésicules périphériques : coloration de Fadyean au bleu de méthylène et culture sur gélose au sang [1].

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